- carnavalesque
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• 1845; it. carnavalesco, de carnevale → carnaval1 ♦ Relatif au carnaval. Tenue carnavalesque.2 ♦ Digne d'un carnaval; grotesque. « Le carnavalesque et immortel M. de Norpois » (Morand).carnavalesqueadj.d1./d Qui rappelle le carnaval; relatif au carnaval. Défilé carnavalesque.d2./d Par ext. Grotesque.⇒CARNAVALESQUE, adj.A.— Propre au carnaval. Temps carnavalesques (APOLLINAIRE, Casanova, 1918, p. 994).B.— P. anal. [En parlant d'une pers., d'un trait humain, etc.] Qui évoque le carnaval. Attitudes, robes carnavalesques :• ... Comment peut-on être ce que l'on est? (...) L'étonnement d'être quelqu'un, le ridicule de toute figure et existence particulière, l'effet critique du doublement de nos actes, de nos croyances, de nos personnes se reproduisent aussitôt; tout ce qui est social devient carnavalesque; tout ce qui est humain devient trop humain, devient singularité, démence, mécanisme, niaiserie.VALÉRY, Variété 2, 1929, p. 66.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1845 (GAUTIER, Art dram., 4, 65 ds QUEM. : folie carnavalesque). Empr. à l'ital. carnovalesco (carnevalesco, carnavalesco) attesté dep. le XIVe s. (Fra Giordano ds BATT.) dér. de carnovale (carnaval), suff. -esco (-esque), NYROP t. 3, § 371. Fréq. abs. littér. :6. Bbg. DARM. 1877, p. 208. — HOPE 1971, p. 443.
carnavalesque [kaʀnavalɛsk] adj. et n. m.ÉTYM. 1845, Gautier; ital. carnavalesco, de carnevale. → Carnaval.❖1 Relatif au carnaval. || Tenue carnavalesque. || Masques carnavalesques.2 Digne d'un carnaval; grotesque. || « Le carnavalesque et immortel M. de Norpois (personnage proustien) » (P. Morand).3 Didact. Du carnaval, en tant que phénomène sociologique; spécialt (selon le critique russe M. Bakhtine), qui, en littérature, manifeste les caractères d'opposition dialogique dans le rire qui sont propres au carnaval. || Le caractère carnavalesque du discours rabelaisien, étudié par Bakhtine. — N. m. || Le carnavalesque : le genre littéraire carnavalesque.0 Il faudrait mettre en garde contre une ambiguïté à laquelle se prête l'emploi du mot « carnavalesque ». Dans la société moderne, il connote en général une parodie, donc une consolidation de la loi; on a tendance à occulter l'aspect dramatique (meurtrier, cynique, révolutionnaire…) du carnaval sur lequel justement Bakhtine met l'accent et qu'il retrouve dans la ménippée ou dans Dostoïevski.Julia Kristeva, Semeiotikê, p. 162.
Encyclopédie Universelle. 2012.